Réalité : Depuis les années 2000, et plus encore avec la réforme du CNB en 2020, publicité et démarchage sont autorisés. Le cadre ? Dignité, délicatesse et sincérité (RIN, art. 10). Le Conseil National des Barreaux a même publié un guide pratique pour aider les avocats à naviguer en ligne.
Réalité : Cette mentalité date d’une époque où le bouche-à-oreille suffisait. Aujourd’hui, avec l’arrivée des cabinets étrangers, des LegalTech et des juristes d’entreprise, l’invisibilité limite votre développement. Comme le souligne Dominique Ginestet dans Village de la Justice, négliger la communication, c’est se priver d’opportunités de croissance.
Réalité : C’est un bon début… mais vos futurs clients savent-ils que vous existez ? Un sondage Ifop révèle que 76% des personnes ayant consulté un avocat en sont satisfaites. Cette satisfaction est un atout à valoriser – à condition de la transformer en preuve sociale visible.
Réalité : Dans tous les secteurs, les consommateurs exigent transparence, avis et contenus pédagogiques. Un baromètre Ifop montre que 60% des Français se posent régulièrement des questions juridiques. Si vous n’êtes pas visible, qui répondra à ce besoin ?
Oui, la communication de l’avocat présente des spécificités. Voyons lesquelles.
Pas de comparatifs trompeurs, pas de promesses impossibles, pas de violation du secret professionnel. Impossible, par exemple, d’afficher le nom de vos clients prestigieux comme le ferait une agence. Ces règles, codifiées dans le Code de déontologie du barreau de Paris, imposent de miser sur pédagogie, constance et réputation.
Le droit ne se touche pas, il se vit. Comme les médecins ou les consultants, les avocats doivent inspirer confiance avant même de délivrer leur expertise. Résultat : la communication privilégie les contenus de fond (articles, webinaires, interviews) plutôt que les accroches publicitaires.
Le droit est perçu comme opaque par le grand public. Communiquer efficacement exige un effort permanent de simplification. Traduire le jargon en langage clair n’est pas optionnel : c’est stratégique.
La génération montante d’avocats assume le personal branding et les réseaux sociaux. Des formats comme les podcasts ou TikTok prouvent qu’on peut rendre le droit accessible sans perdre en crédibilité.
Des exemples ? Le podcast Fleur d’Avocat ou les vidéos TikTok de Nolwenn News cumulent des dizaines de milliers de vues mensuelles, prouvant que droit et modernité ne sont pas incompatibles.
La communication de l’avocat n’est pas fondamentalement différente de celle d’autres professions de conseil. Elle présente des particularités, certes, mais obéit aux mêmes principes fondamentaux.
Les règles déontologiques n’empêchent pas la visibilité ; elles l’encadrent pour garantir dignité et utilité.
Dans un marché concurrentiel, la communication n’est plus un luxe : c’est une compétence stratégique indispensable.
La question n’est donc pas « La communication de l’avocat est-elle si particulière ? », mais plutôt : comment développer une stratégie adaptée à votre cabinet et vos objectifs ?